Moorea est une île située juste à côté de Tahiti ; surnommée d’ailleurs « l’île sœur ».
Lors de mon séjour en Polynésie, c’est là que j’ai passé le plus de temps. J’ai eu le coup de foudre pour une île où je me suis imaginée m’installer ! Je vous parle des raisons qui m’ont fait aimer cette île plus que les autres, de ce qu’il faut y faire et voir ; mais avant, je vous invite au paradis…
J’avais mon fare à moi toute seule
Pendant mon voyage à travers les îles de la Polynésie, j’ai vécu chez l’habitant au lieu d’aller à l’hôtel. Mais à Moorea, je n’ai pas eu besoin de chercher un hôte chez qui rester dormir… J’ai eu le luxe d’avoir mon petit chez moi ! Il se trouve que mon meilleur ami et sa famille avaient vécu en Polynésie quand il était petit. Ses parents, qui vivent désormais en Métropole, ont toujours un fare à Moorea et m’ont proposé de l’habiter. J’étais très contente et quand j’ai découvert ce petit bungalow typique, je suis tombée complètement sous le charme.
Le matin, à l’aurore, les premiers rayons du soleil filtrent à travers les persiennes. Ils font flotter une myriade de petites tâches de lumière sur le lit à baldaquin. Le voile sous lequel je dors ondule avec le souffle du ventilateur. Un havre de paix qui voit danser des carrés dorés sur de la dentelle. Mon attrape-rêves à moi… J’avais l’impression d’être seule au monde, cachée dans la végétation, à l’abris des regards, dans un calme total. Pas de télé, pas de Wi-Fi, pas de bruit autre que le chant des oiseaux et de la rivière qui passe tout près. Juste moi, mon carnet, des fruits et la chaleur fumante d’un thé. Trois fois rien mais un bien fou. Il me suffisait de sortir, de marcher quelques mètres, et j’étais à la plage…
Mais je ne passais pas mes journées dans le fare. Dès mon arrivée, j’ai appelé Moorea Fun Bike pour pouvoir être mobile et partir à l’aventure en vélo. C’était bien pour des trajets de quelques kilomètres : cela me permettait d’aller au supermarché, d’acheter des fruits ou du poisson au bord de la route, ou bien de me rendre à Maharepa, la « ville » la plus animée, si je voulais me frotter au monde extérieur. Presque tous les jours, j’y allais pour manger un poisson cru à la tahitienne pour 800 francs au Moz Café. J’en profitais aussi pour le Wi-Fi, c’est vrai.
Et pour les trajets plus longs, j’ai fait du stop, notamment pour aller sur les plus belles plages de l’île.
Les plages et le lagon sont paradisiaques !
La première fois que je suis allée à Moorea depuis Tahiti, c’était en avion, parce que je l’avais inclue dans mon itinéraire inter-îles avec le pass d’Air Tahiti. Ce qui peut sembler ridicule puisque le vol ne dure que 15 minutes, et que la très grande majorité des gens s’y rend en ferry, mais je dois dire que la vue aérienne sur le lagon de Moorea m’a littéralement scotchée ! Les couleurs m’ont semblé irréelles. Alors forcément, l’une de mes premières envies était d’aller à la plage pour plonger mes yeux dans l’eau turquoise.
La plage publique de Tema’e
Lorsque l’on arrive à Moorea, que ce soit par le ferry ou l’avion, on n’est pas bien loin de la plage de Tema’e. Aurélien, un ami rencontré à Tahiti, présent sur Moorea pour une journée, est venu me chercher à l’aéroport et m’a amenée devant ma première carte postale : la vue plongeante sur le lagon et les bungalows de l’hôtel du Sofitel.
À quelques centaines de mètres du point de vue, on trouve la route qui descend vers la plage de Tema’e. Le sable est blanc, l’eau est translucide, claire comme du verre…
La plage de l’Hôtel Les Tipaniers
Sur son scooter, Aurélien m’a ensuite amenée de l’autre côté de l’île pour me montrer la plage de l’Hôtel des Tipaniers. Celle-là m’a donné l’impression de me retrouver projetée dans une carte postale…
J’y suis retournée plusieurs fois pendant mon séjour à Moorea et chaque fois, je me suis sentie un peu à part, privilégiée. Jamais de ma vie je n’aurais cru un jour avoir accès à ce genre de vue.
La proximité de la plage avec l’hôtel permet de louer kayak ou paddle pour faire un tour sur le lagon et observer les raies et les requins à quelques dizaines de mètres au large. Ce que je n’ai pas fait parce que ma peur des requins est assez tenace. Et puis, peu de temps avant, je m’étais fait mordre par un baliste en nageant au-dessus d’un bloc de corail. Bref, j’étais d’ordinaire plutôt d’humeur à manger une glace ou boire un cocktail sur la plage.
La montagne a un air de jungle sauvage
Cela m’est arrivé rarement dans la vie, mais il est des lieux qui me font l’effet de « Je me vois bien vivre ici ». Dès que j’ai posé le pied à Moorea, je m’y suis sentie bien, chez moi. Cela me semblait familier, comme si cela avait toujours été là. Pour mon premier jour sur l’île, Aurélien m’a fait faire un tour à scooter pour me montrer plusieurs des endroits qu’Agnès (sa compagne) et lui aiment particulièrement. Et j’ai adoré.
Avant de repartir, il m’a emmenée à l’intérieur de Moorea, dans la montagne. Sur la route en terre, le corps au vent sur le scooter, j’avais l’impression de revivre certains souvenirs de Guyane. L’air est humide, il fait chaud, la végétation est dense. Alors pour mon cœur, c’était un peu pareil. On passe devant la montagne percée (il y a un petit trou au sommet).
Puis, on prend un peu de hauteur, on passe devant les champs d’ananas, ça sent bon. On grimpe encore un peu et on arrive au Belvédère qui offre une vue superbe sur Moorea. Plus loin sur la route, on s’arrête à la boutique du lycée agricole, où je mange la meilleure glace de ma vie. Une glace à la fleur de Tiare. On goûte des confitures. On achète des confitures. Et on finit la journée avec un délicieux jus de pamplemousse frais.
J’ai passé un super moment au Tiki Village
Le Tiki Village est un centre culturel polynésien qui accueille le public le soir pour des dîners-spectacles, mais qui est ouvert dès 13h00. On y trouve un musée, un marae (temple polynésien), une boutique, et un restaurant sur la plage. Je savais qu’il y avait la possibilité de participer à des ateliers et j’avais très envie de découvrir certains aspects de la culture polynésienne, notamment la danse et la cuisine. Alors j’y suis allée et j’ai passé la journée avec une femme formidable qui m’a appris à tresser des paniers avec des palmes de cocotier, à confectionner une couronne de fleurs, à danser le tamure et à préparer le poisson cru au lait de coco à la tahitienne.
Il me semble que je ne me sois pas trop mal débrouillée pour la danse ; les mouvements m’étaient assez naturels mais j’ai trouvé ça très physique ! J’ai pu déguster le plat que j’avais préparé, alors ça avait forcément un petit truc en plus. Mais ce que j’ai préféré c’est l’atelier tressage : j’étais très fière de porter ma couronne de fleurs, je l’ai gardée toute la journée sur la tête !
J’ai fait une très belle rencontre
Avant d’arriver en Polynésie, j’avais mis mon voyage en public sur Couchsurfing, ce qui m’avait permis d’entrer en contact avec quelques personnes, dont Dom qui vit à Moorea. On s’entendait plutôt bien par écrit, et puisque je viens de Nouvelle-Zélande, il m’avait demandé de lui rapporter un pot de « vegemite » (une variante du « marmite »), produit typiquement britannico-australo-néozélandais que je trouve particulièrement étrange pour ne pas dire mauvais. Mais soit. Alors je lui en ai ramené et puis c’était l’occasion de se rencontrer. Je suis allée chez lui en stop et j’ai découvert une maison pour le moins originale. Une ancienne cabane de pêcheur en bois, un peu défraichie, posée sur la plage au bord de l’eau. Il y a des morceaux de réaménagement par-ci par-là. Certaines parois de la maison ont disparue ce qui fait qu’elle est ouverte sur l’extérieur. Le sol, il n’y en a pas. On marche directement sur le sable. Des câbles passent en travers pour l’électricité, un hamac est suspendu au plafond, des planches de surf trainent à côté. Bref une maison de Robinson. J’aime. On s’assoie sur les canapés pour un café et on parle voyages. Dom a fait le tour du monde pendant 10 ans et s’est arrêté en Polynésie parce que c’est là qu’il y a trouvé les gens les plus humains. Il parle couramment français, créole, anglais, espagnol, portugais, et tahitien. Des langues qu’il a apprises simplement en passant du temps avec les gens. Ce qui m’impressionne car le tahitien est une langue très compliquée. Bref quelqu’un d’intelligent et de sensible avec qui mon âme est entrée en résonance.
Au cours de mon séjour à Moorea, j’ai accompagné Dom à ses répétitions de chants polynésiens et j’ai adoré l’ambiance. Même si je ne comprenais pas grand chose, puisque tout le monde parlait en tahitien. Mais ce n’était pas très important. Les chants étaient vraiment très beaux.
À la fin de mon séjour à Moorea, Dom m’a accompagnée à l’aéroport (je partais pour l’île de Raiatea) et m’a mis autour du cou des colliers de coquillages. C’est la tradition en Polynésie. C’est comme ça que l’on dit au revoir à quelqu’un qui quitte le pays. Cela m’a énormément touchée… Je les garde précieusement.
Avec tant de coups de cœur, j’ai décidé de revenir à Moorea à la fin de mon voyage, mais cette fois en ferry. Et pareil que la première fois, j’étais vraiment triste de partir. Comme une impression de quitter le paradis. Alors, c’est sûr, un jour, je reviendrai.